Mobilité verte

Les voitures autonomes seront-elles plus écologiques ?

Voitures autonomes
Écrit par Erwan Boulle

Jadis une utopie lointaine, il faut dire que les voitures autonomes ont aujourd’hui quitté le domaine de la science-fiction et devraient dans un avenir proche peupler les routes. Redoublant d’ingéniosité technique pour rester compétitifs, les constructeurs automobiles affirment d’ailleurs que d’ici une décennie, ces véhicules pourraient faire partie du paysage quotidien. Mais à l’heure où les considérations écologiques imposent d’adopter des voitures présentant un écobilan positif, une question mérite d’être posée : les véhicules autonomes seront-ils plus écologiques ? Focus !

L’autonomie : au-delà de l’absence de tout conducteur !

D’entrée de jeu, il est important de préciser qu’en ce concerne la conduite automobile, la notion d’autonomie ne renvoie pas uniquement aux voitures pouvant rouler sans conducteur. En effet, il existe 5 catégories distinctes lorsqu’on parle de voitures autonomes. Le premier niveau est celui de l’assistance à la conduite, avec un ordinateur, un régulateur de vitesse avec ou sans direction assistée. Le conducteur est au contrôle durant tout le trajet.

Le niveau 2 quant à lui correspond à l’autonomisation partielle ; le véhicule gère l’accélération et la décélération, puis à certains moments, la direction. Pour comprendre son environnement, le conducteur reste sollicité, et doit être en mesure de reprendre à tout instant le contrôle si besoin est. Cela dit, le niveau 3 est celui de l’autonomisation conditionnelle. Le véhicule est programmé pour agir selon son environnement, maintenir le cap, dépasser d’autres véhicules, décélérer en cas de non-respect de la distance de sécurité, ceci grâce au dispositif d’intelligence artificielle.

Le niveau 4 pour les voitures autonomes équivaut à l’autonomisation élevée. Le véhicule devient parfaitement autonome dans certaines conditions et peut de fait prendre des décisions sans l’intervention du conducteur (sortir et s’arrêter sur une aire de repos par exemple). Le niveau 5 enfin est celui que visent tous les constructeurs : l’autonomisation complète. Ce stade devrait être atteint de manière progressive, notamment par l’ajout de fonctions sophistiquées d’aide à la conduite sur les automobiles.

Voitures autonomes

Une prouesse technologique, mais surtout écologique

Le secteur du transport est celui ayant le plus grand effet net sur le changement climatique. Et pour cause, s’il est vrai que l’industrie et la production d’électricité émettent plus de gaz à effet de serre, ces secteurs émettent toutefois certaines substances qui participent aussi au refroidissement de l’atmosphère (aérosols sulfatés, nitrates, etc.).

De fait, l’arrivée des voitures autonomes sonne comme une bonne nouvelle avec une consommation plus sobre et des rejets de CO2 plus faibles. La première question à se poser néanmoins est celle du cout écologique du cycle de vie de ces véhicules. Il existe de nombreuses études qui permettent d’affirmer que la conduite autonome aura une empreinte écologique négligeable au regard des pics qui sont atteints avec la voiture thermique.

En effet, les voitures dites autonomes seront majoritairement électriques, ce qui réduira par conséquent les émissions de gaz à effet de serre. Elles seront plus petites et plus légères (adaptées à l’environnement urbain), ce qui réduira également la consommation d’énergie par kilomètre. De plus, si les voitures autonomes sont utilisées pour des services de mobilité locaux ou longue distance, la demande pourrait chuter pour les voitures particulières.

En considérant le fait que les gaz à effet de serre émis lors de la fabrication d’un véhicule sont importants, représentant jusqu’à 10 % des émissions sur sa durée de vie, une voiture ou taxi autonome peut éventuellement remplacer 7 à 10 voitures privées. Il va sans dire que le potentiel de réduction de gaz à effet de serre est considérable.

Enfin, il faut prendre en compte l’éco-conduite, autrement dit, un comportement routier peu consommateur d’énergie (accélération et décélération progressives entre autres). À ce sujet, il a été prouvé que les logiciels des voitures autonomes garantissent une conduite plus économe que celle d’un humain. Cet aspect devrait davantage s’améliorer au fil du temps, et plus il y aura de véhicules autonomes sur les pistes, plus ceux-ci communiqueront entre eux pour mieux anticiper leur comportement et ainsi économiser de l’énergie.

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Erwan Boulle

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