Sécurité

Limitation de vitesse à 80 km/h : pourquoi est-ce une excellente mesure ?

Écrit par Erwan Boulle

La réduction de la limite maximale de vitesse de 90 à 80 km/h sur le réseau routier secondaire en  France est appliquée depuis le 1er juillet 2018. Bien que contestée par plusieurs associations d’automobilistes, cette mesure est jugée indispensable par le gouvernement pour endiguer la hausse de la mortalité routière. La vitesse étant la cause la plus importante d’accidents fatals sur la route, la limitation à 80 km/h est de fait une mesure de rupture efficace et donc nécessaire. Quelle en est véritablement la pertinence ? C’est ce que nous verrons de ce pas !

D’abord, quelles sont les routes concernées ?

La nouvelle limitation de vitesse est d’application sur les 400 000 kilomètres de routes nationales et départementales bidirectionnelles (à double sens) sans séparateur central (terre-plein, muret, glissière). Il s’agit de la vitesse maximale à respecter en l’absence de panneaux, donc celle autorisée par défaut.

Cela dit, la limitation à 80 km/h n’est pas d’application sur les sections à quatre voies (2×2 voies), autrement dit, les routes ou portions de routes, où, sans pénétrer sur la file dans le sens opposé, les dépassements peuvent se faire.

Pourquoi spécifiquement les routes secondaires ?

Si l’abaissement de la limite maximale de vitesse vise les 400 000 kilomètres de routes secondaires, c’est précisément parce que de nombreux accidents mortels se constatent sur ce réseau. En 2016 par exemple, plus de la moitié de la mortalité routière (55 %), soit 1.911 personnes décédées est survenue sur les routes bidirectionnelles hors agglomération. La limitation à 80 km/h a été ainsi pensée au regard de ces statistiques ; et le constat est d’autant plus frappant qu’en France, il existe environ un million de kilomètres de routes et celles considérées comme secondaire n’en représentent pas la moitié.

Toutefois, il est important de préciser que dans le cas d’une route à trois voies (deux voies dans un sens, une dans l’autre), la vitesse sera toujours limitée à 90 km/h dans le sens comportant deux voies, les dépassements étant sécurisés par une ligne continue centrale. À contrario, la voie en sens inverse est concernée par la limitation à 80 km/h.

Pourquoi faut-il agir sur la vitesse pour plus de sécurité ?

Selon les experts, quoiqu’il soit vrai que la vitesse n’est pas l’unique cause de la mortalité routière, quelles que soient les causes d’un accident, elle influe forcément d’une manière ou d’une autre sur la dangerosité de celui-ci. La réduction de la vitesse sur les routes permet alors de diminuer la gravité d’un accident, de limiter ainsi les dommages qu’il peut occasionner. A ce titre, une baisse de la vitesse de 10 km/h n’est pas anodine pour la sécurité des usagers. Lorsque se produit un accident, la frontière entre une simple blessure, un handicap grave et la mort tient dans bien des cas à quelques « km/h ».

Plus concrètement, les conséquences positives de la limitation à 80 km/h prennent en compte les distances de freinage. Selon la sécurité routière, celles-ci seraient considérablement réduites à 80 km/h, pas uniquement à cause de la distance parcourue pendant le freinage, mais également à cause du temps de réaction du conducteur. En réalité, à 90 km/h un conducteur mettrait 81 m pour s’arrêter et 64 m à 80 km/h.

Au regard de ces éléments, il va sans dire que l’abaissement du niveau de vitesse sur les routes secondaires, la limitation à 80 km/h qui s’inscrit dans le cadre d’un plan plus large de 18 mesures est opportun, parce que constituant un levier essentiel pour réduire la mortalité routière.

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Erwan Boulle

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