Au moment de la crise économique mondiale de 2008, de très nombreux économistes et journalistes ont repris le terme de « crise des subprimes » du nom des crédits subprimes jusqu’alors distribués aux États-Unis. Or, le fait est que très peu de monde ne sait réellement ce qu’étaient les crédits subprimes. Tentons donc de déchiffrer cette appellation dans cet article dédié aux mécanismes responsables de la crise de 2008.
La crise de 2008, une crise majeure dans l’Histoire de l’économie capitaliste
La crise économique de 2008, aussi appelée crise des subprimes fait certainement partie des crises économiques les plus importantes de l’histoire de l’humanité. En effet, aucune crise économique n’avait eu un impact aussi important au niveau mondial depuis la crise de 1929. Et dans un cas comme dans l’autre, ces crises systémiques sont parties du même endroit : les États-Unis. En effet, le krach boursier de 1929 et la crise de 2008 partent tous deux d’une mauvaise gestion de l’appareil bancaire américain. Dans le premier cas, il s’agissait d’une crise due à la spéculation à outrance instiguée par des investisseurs faisant suite aux conflits armés de la Première Guerre mondiale. Dans le second cas, il s’agissait d’une crise due à une hausse des taux d’emprunts contractés aux débuts des années 2000 et qui a entrainé une incapacité de remboursement brutale pour de très nombreuses familles américaines. Face à cette transgression des règles de prudence concernant l’attribution de crédits s’ajoute le fait que les banques avaient déjà commencé à spéculer sur l’argent que leur devaient les emprunteurs. Elles se sont alors retrouvées endettées et certaines ont dû mettre la clé sous la porte.
Les crédits subprimes mis en cause dans la crise de 2008
L’attribution du crédit subprime a majoritairement été pointée du doigt comme responsable de la crise de 2008. Pour en faire une définition simplifiée, on peut dire que le crédit subprime était un crédit immobilier accordé au débit des années 2000 aux ménages américains qui ne remplissaient pas les cases pour pouvoir prétendre à un crédit immobilier traditionnel. L’idée de l’époque consistait alors à relancer la machine de l’économie immobilière aux États-Unis qui stagnait depuis le milieu des années 1990. Ce crédit subprime a séduit de très nombreux foyers modestes à travers tous les États-Unis. Or, le crédit subprime contrairement à un crédit immobilier classique ne proposait pas de taux fixe et son taux d’intérêt était fixé sur un taux directeur qui était fixé en fonction de la santé économique du pays. Face à la hausse des taux d’intérêt autour des années 2005-2006, de très nombreux ménages ont vu leur endettement croître de façon considérable.
En réaction à cela, les banques sont alors obligées de saisir les biens immobiliers des ménages non solvables, ce qui cause une nouvelle chute des prix de l’immobilier, encore plus importante que celle instiguée à la fin des années 1990.
Un équivalent des crédits subprimes en France ?
Heureusement pour nous, il n’existait pas de crédits équivalents aux subprimes à l’époque en 2008. Les banques françaises font preuve de plus de prudence et n’hésitent pas à empêcher les contribuables de contracter des crédits qui pourraient leur nuire à l’avenir. En revanche, il est clair également que nous ne sommes pas à l’abri de connaître une crise économique due au marché immobilier en France. En effet, depuis maintenant trois ans, le marché immobilier français est en pleine stagnation. Un niveau jamais vu jusqu’alors et qui inquiète les observateurs qui redoutent la mort d’un marché et de ses emplois.
Le gouvernement persiste à soutenir le marché immobilier avec notamment la Loi Pinel qui promet de défiscaliser les revenus générés par les biens immobiliers pendant 9 ans, mais c’est une solution courtermiste qui n’endigue pas la stagnation du véritable marché immobilier hors Loi Pinel.
Les banques proposent donc des taux d’intérêt extrêmement avantageux à leurs clients. Des taux fixes bien entendus pour éviter de surendettés les clients comme lors de la crise des subprimes. En revanche, certains économistes craignent que la crise du marché immobilier ne se propage pas par capillarité au marché bancaire. Pour proposer ces taux d’intérêt avantageux, les banques elles-mêmes s’endettent et rognent sur leurs bénéfices ce qui peut mettre en danger, à terme, les emplois du secteur bancaire, à moins qu’une Banque Centrale providentielle vienne à aider les banques à leur tour.
Vous l’aurez compris, le crédit subprime a eu un rôle majeur dans la crise économique et financière de 2008. Si la situation économique actuelle n’augure rien de bon pour les prochaines années, reste qu’une crise telle que celle des subprimes est peu probable en raison de la prudence des banques de proposer des taux d’intérêt fixes. Espérons cependant que les banques sauront mieux réagir aux prochaines crises qui se profilent à l’horizon, car oui il y en aura. Je vous conseille de lire notre article sur les cycles économiques pour vous en convaincre. À très bientôt, pour de nouveaux articles consacrés aux crédits et à l’économie en générale.