Crédit

Pourquoi les jeunes souscrivent de plus en plus à un crédit étudiant ?

Crédit étudiant
Écrit par Erwan Boulle

Les observatoires de la finance et du paysage étudiant français sont formels : les étudiants en master sont de plus en plus nombreux à faire appel à des prêts étudiants. Pourquoi en est-on arrivé là ? Le crédit étudiant, longtemps l’apanage des étudiants américains s’importe de plus en plus en France. Tentons de comprendre pourquoi et quelles sont les mécaniques qui semblent se dessiner derrière tout cela. Vous êtes prêts ? Je vous dis tout !

C’est quoi un crédit étudiant ?

Pour bien analyser notre sujet, il faut bien comprendre ce dont on parle ici.  Le crédit étudiant ou le prêt étudiant est un crédit à la consommation ayant été contracté dans le seul et unique but de financer des études. Cela peut-être des frais de scolarité, mais aussi des déplacements géographiques, et pourquoi pas des frais de vie tels que des loyers ou des pleins de courses. Il faut dire que la majorité des étudiants français sont aujourd’hui soit dépendants des parents, soit dépendants d’un crédit étudiant. C’est donc un enjeu majeur que de comprendre la mécanique et les motivations qui poussent les étudiants à s’endetter auprès d’une banque pour financer leurs études.

Un coût des études à la hausse pour le secteur privé !

Si une majorité des Français poursuit des études dans un cadre public et institutionnel tel que l’université, de plus en plus d’étudiants passent par des écoles privées pour acquérir des diplômes. Il peut s’agir de diplômes de commerce, de diplômes d’ingénieurs ou de diplômes de journalisme, toujours est-il que pour certaines filières, les étudiants sont contraints de faire appel à des écoles privées, reconnues par l’État et surtout par la profession.

Le coût moyen d’une année d’étude en école privée est de 8000 euros l’année. Or, ce coût exorbitant pour certains étudiants est en hausse d’année en année. Ainsi, là où une année en école de commerce coûtait autour des 5000 euros l’année en 2005, il atteint une moyenne de 8500 euros en 2017. La faute à une demande des étudiants toujours plus importante et une raréfaction des diplômes privés reconnus par l’État. En effet, les écoles marchandent à prix d’or les diplômes privés reconnus par l’État. Cela devient même un argument commercial puisque certains recruteurs ne jugent plus que par ça !

Souscrire un prêt étudiant pour se garantir un avenir professionnel !

L’un des grands préjugés que les étudiants ont sur les études publiques est le suivant : elles n’assurent pas un avenir professionnel. En effet, les études publiques, au-delà de la licence, n’octroieraient pas assez de plages de temps dédiées aux stages professionnalisants déterminants au moment de l’entrée des étudiants sur le marché du travail.

A contrario, les études privées, grâce à des partenariats étroits avec des acteurs professionnels, permettraient aux étudiants de décrocher plus de stages et donc optimiseraient l’arrivée des jeunes sur le marché de l’emploi.

Souscrire à un crédit étudiant et s’inscrire dans une école privée serait donc la clé, sur le papier, de s’offrir un avenir professionnel convenable.

Crédit étudiant

Des difficultés à rembourser pour certains étudiants !

Le gros souci avec les crédits étudiants, c’est qu’ils engagent les étudiants à commencer à rembourser une fois leurs études terminées. Si certains arrivent à décrocher des contrats stables et rémunérateurs assez rapidement, reste que certains n’y arrivent pas et se retrouvent à devoir rembourser des mensualités sans en avoir les moyens.

Cette situation est assez inédite en France, mais c’est déjà la norme aux États-Unis. En effet, là-bas, ce ne sont pas moins de 44% des Américains qui contractent un prêt pour faire des études. Sur ces emprunteurs, la majorité arrêtera de rembourser à l’âge de 40 ans. Ils passent donc la moitié de leurs vies professionnelles à rembourser leurs prêts étudiants. Une chose qui est moins commune en France où le coût des crédits étudiants est en moyenne de 15 000 euros. Les étudiants remboursent donc en moyenne leur crédit étudiant en l’espace de 3 à 5 ans après la fin de leurs études.

Une crise économique à cause d’une bulle des crédits étudiants ?

Si les étudiants semblent contracter des crédits étudiants pour de raisons légitimes, reste que les observateurs s’inquiètent de cette tendance nocive pour l’économie et le système bancaire. En effet, les prêts étudiants sont rangés pour la plupart dans la liste des prêts à la consommation. Or, de plus en plus de jeunes des pays occidentaux démarrent dans la vie avec des prêts étudiants sur le dos. Certains ont du mal à rembourser et étalent donc les mensualités sur plusieurs dizaines d’années. Attachés par un crédit à leur banque, certains n’osent pas contracter d’autres crédits de peur de ne pas pouvoir les rembourser. Cette dynamique a tendance à enrayer l’économie et les salaires sont, chaque année, revus à la baisse ce qui ralentit les capacités de remboursements des étudiants endettés. Face à un tel challenge, certains économistes redoutent que la prochaine crise économique ne soit causée par une bulle des crédits étudiants. Les banques ayant trop délivré des crédits étudiants à leurs clients ont perdu de vue la capacité de remboursement comme variable maitresse de l’attribution de crédit étudiant. On se retrouve dans une configuration similaire à la crise des subprimes et les économistes s’inquiètent donc grandement des conséquences d’une généralisation des crédits étudiants dans notre économie stagnante.

Voilà, j’espère que la notion de crédit étudiant est plus claire pour vous. Les raisons de souscrire à un crédit étudiant sont multiples, mais toujours est-il que la variable « insertion professionnelle » reste la plus invoquée pour justifier la souscription à un prêt étudiant. N’hésitez pas à me faire votre part de vos expériences quant aux crédits étudiants. À très bientôt pour de nouveaux articles sur le crédit !

À propos

Erwan Boulle

Laissez un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.